Tristen revient avec Les Couleurs et les Formes, un troisième album aux couleurs automnales et au spleen élégant.
Quand automne en saison revient…
C’est beau, l’automne. Les feuilles tombent, tapissent le sol, bruissent sous les pas des enfants qui jouent. Entendez-les crier, là-bas au loin. Le vent balaie les trottoirs et mes belles illusions. Là-haut, le ciel fait la gueule, se met à pleurer pour un rien. Les arbres assument enfin leurs métamorphoses, se parent de rouge et ocre, et puis se mettent à nu. L’automne est une mort lente et une renaissance.
De derrière ma fenêtre, allongé sur mon île aux contours hésitants, je regarde l’automne transformer mon décor. Si je ferme les yeux, rien ne sera plus pareil. La course des saisons bousculera mes repères. Je pèse le pour, le contre, et m’endors de guerre lasse. J’étudierai demain les couleurs et les formes – couchées sur le papier, les structures de l’automne – comme Tristen avant moi.
La traversée en solitaire de Tristen
De l’automne en transit, Tristen a écrit la musique, belle et mélancolique. Dans ce décor de fin du monde, Sébastien Pasquet chante le sentiment de n’être que spectateur, détaché d’un monde qui ne tourne pas rond. Il chante l’envie d’ailleurs, d’une lente dérive loin de cette folie. A distance, il observe les couleurs et les formes. D’une certaine façon, ce troisième album de Tristen revisite les tourments de l’âme romantique. Cohérent thématiquement – presque un concept-album – Les couleurs et les formes confirme les talents d’auteur de Tristen, déjà entrevus sur Mars en marche, son précédent album.
Construit de manière plus intime – Tristen a co-écrit les textes avec sa compagne, composé presque tous les titres et joué tous les instruments, sauf le trombone – Les couleurs et les formes est l’œuvre solitaire d’un artiste qui suit avec confiance son propre cheminement. En solitaire – seulement rejoint par les voix de Bénédicte Monat, et celles des deux compères de Barbarie Boxon, Barbara Malter-Terrada et Thierry Bodson – Sébastien traverse l’Atlantique, accoste sur les rivages de Tortoise ou de Mike Patton, fait un détour au Québec chez Avec pas d’casque ou Monogrenade et revient jeter l’ancre du côté d’Arman Méliès et de Bertrand Belin. Entre folk, pop, et rock, Tristen ne choisit jamais vraiment. Sensibles sans être pesantes, ses influences s’alignent pour se mettre au service d’une écriture toujours plus riche. Une belle réussite !
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