Où il est question de feu au sud, d’Empire du Milieu, d’états de grâce et de recréer le monde en mieux…

J’en ai vu passer, des filles. Des vertes et des pas mûres. Des amoureuses et des guerrières. Des qui disent oui, des qui disent non, des qui ne me disaient rien. J’en ai vu de toutes les couleurs. Des rouges de honte, des vertes de rage, des bleues qui faisaient leurs premiers pas. J’en ai vu des froides comme un lac gelé et d’autres qui avaient le feu au sud. J’en ai vu qui n’avaient d’yeux que pour moi et j’en ai vu qui ne me regardaient même pas.

J’en ai vu qui m’ont sauté aux yeux et d’autres qui m’ont pris par le cou. J’en ai vu sous toutes les coutures, sous toutes les latitudes. J’en ai vu par devant, par derrière, de l’Empire du Milieu. J’en ai vu courir à moi et j’en ai vu partir en claquant la porte. J’en ai vu dans mon lit, j’en ai vu dans mes rêves. Des folles, des saines d’esprit. Des calmes et des furies. J’en ai vu. Mais aucune n’était pareille à Noemi.

En sa compagnie, je traverse Les pays humides au pas de course, en montgolfière, à la nage, en rêves. J’ai les yeux écarquillés devant tous ces paysages qui défilent. Je suis dans tous mes états de grâce, pris dans un tourbillon sensuel et onirique. C’est sûr : Noemi a quelque chose que les autres n’ont pas. Tour à tour (ou tout à la fois) femme fatale, danseuse du ventre ou charmeuse de serpents, elle t’emmène exactement où elle veut (même dans tes rêves) et fait ce qu’il faut pour rendre le voyage inoubliable.

Elle est un peu folle, Noemi. Et c’est tant mieux. Elle ne ressemble à personne. Elle a gardé sa capacité enfantine à s’émerveiller de tout, à faire feu de tout bois, à recréer le monde en mieux. Elle déborde de désir. Elle se fait rivière, fontaine, torrent, traverse Les pays humides en ma compagnie. Elle déborde de son lit, elle m’entraîne jusqu’au bout de la nuit et, à chaque fois, j’en redemande.