Où il est question d’hivers qui n’en finissent pas, de mémoires effacées, de braises verbales et de bête sauvage…
J’ai vu les heures perdues et les hivers qui n’en finissent pas. J’ai vu l’ennui gagner du terrain, j’ai vu l’absence de perspectives. J’ai vu des amants maudits et des mots qu’on ne dit pas. J’ai vu des nuits, des blanches et des noires. J’ai vu des bras qui se tendent et des traits qui se déforment. J’ai vu des gyrophares, des infirmières en blouse et des murs dans toutes les directions. J’ai vu la peur, la folie et puis plus rien.
Une accalmie : la fille. Et, à nouveau, les coups se mettent à pleuvoir. Les mots cognent là où ça fait mal. Et, acculé, maculé, dans le coin du ring, j’ai la tête en vrac et le nez en zigzags. Grand Blanc souffle le chaud et le froid, attise les braises verbales sur fond de cold-wave métallique, ressemble à une usine sidérurgique où les passions s’écouleraient pour devenir acier en fusion. La crise, le désœuvrement, l’envie d’en découdre et de hurler à la lune sont passées par là.
Grand Blanc retrouve le sentiment d’urgence qui fait l’essence du rock, agit comme une bête sauvage aux sentiments indomptés, aux instincts indomptables. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas entendu une chose pareille accaparer notre espace sonore. Prends garde, ami lecteur, le Grand (requin) Blanc arrive sur nos côtes, ça va faire très mal.