Les trésors cachés – Ep.21 : Doubt Aplomb – Earnest Goodbye

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Où il est question d’une histoire d’amour, de grimper au balcon, de premier jet et de trop-plein…

Ça ressemble à une histoire d’amour. On s’est croisés par hasard, à la fin d’une journée dont on n’attendait rien. Sans penser au lendemain, on s’est mis à partager nos solitudes. Au début, on n’y croyait pas trop. On en avait vu d’autres. Des plus belles, des moins fidèles aussi. Et puis, les jours se sont succédé et on ne s’est pas quittés.

Ni toi, ni moi – ni personne, d’ailleurs – n’aurions misé un kopeck sur cette histoire. Tu n’étais pas la plus jolie, je butinais à droite à gauche. Nous n’étions pas exactement Roméo et Juliette. Mais tu as cette façon bien à toi de me faire grimper au balcon. Parce que c’était toi, parce que c’était moi, nous sommes devenus inséparables. Chaque soir, avant de m’endormir, je pose ma tête sur ton épaule et je t’écoute.

Tu t’appelles Earnest. Earnest Goodbye. Tu es l’œuvre d’un obscur groupe de Ventura, Californie, Doubt Aplomb. C’est vrai que tu ne paies pas de mine, tu n’es pas vraiment bien fagotée, avec ta cover un peu cheap mais, va savoir pourquoi, tu me fais un effet monstre. C’est ça l’amour, c’est juste là, c’est comme ça et on n’y peut rien.

Ça ne s’explique pas mais je vais quand même essayer. Si ce disque est celui que j’ai le plus écouté au cours des trois derniers mois, il doit bien y avoir une raison. C’est peut-être la voix de Cory Soto qui agit sur moi comme un aimant. Cette voix qui sort comme un premier jet, avec juste ce qu’il faut de morgue et de fougue adolescente mal canalisée. Cette voix qui ne cherche pas la beauté ou la justesse à tout prix, qui ne masque pas ses failles, mais, au contraire, les laisse béantes. Soto a le charme irrésistible des losers magnifiques.

Earnest Goodbye transpire la sincérité à chaque seconde, accepte de se tromper de chemin, d’explorer des voies broussailleuses ou des routes désertes. A aucun moment, le disque ne s’installe dans une quelconque posture. Juste de l’excès, du trop-plein de sentiments qui sort en geysers et vous saute aux oreilles. Je ne sais pas pour vous mais, moi, ça me prend aux tripes et j’ai juste envie d’y retourner encore et encore.

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