La Femme est-elle l’avenir de la musique made in France ?
Dans l’une de mes précédentes chroniques, j’évoquais la scène musicale française, affirmant, un peu à l’emporte-pièce, je le concède, qu’elle était figée dans le passé, peu créative, sans audace et, pour couronner le tout, ennuyeuse à mourir. Si si, j’ai dit ça ou, en tout cas, je me souviens l’avoir pensé très fort. Certains auditeurs, plus que moi au fait des us et coutumes musicales de notre pays, ont été assez aimables pour s’émouvoir de mes propos catégoriques et m’inviter à sortir de l’ignorance dans laquelle je me complaisais. Dans leur extrême bonté, ils sont même allés jusqu’à dresser une liste non exhaustive de nouveaux fleurons de la musique française francophone. Insatiable mélomane que je suis, je viens de m’enfiler toute la liste. Parmi un gros de la troupe bien indigeste (ne les citons pas tous tout de suite, nous aurons bien le temps de nous faire de nouveaux ennemis plus tard mais, quand même, des groupes comme Aline ou Lescop, s’ils aiment vraiment la musique, devraient peut-être envisager une reconversion), se cachaient quand même quelques bonnes surprises. Pour faire plaisir à Isabelle Alonso et, parce qu’ils sont en train de tout déchirer sur leur passage, commençons avec La Femme.
Apparemment, je vivais depuis plus d’un an dans un univers parallèle parce que La Femme est depuis un bon moment déjà l’objet d’un énorme buzz. Une tournée américaine, un premier EP dévastateur sorti en 2010 leur ont valu une solide réputation. Leur secret? Des sons de synthé qui fleurent bon les années 80 agrémentés de beats ravageurs, des voix sensuelles et insouciantes, des refrains catchy et sexy à souhait. La Femme ne manque pas de sex-appeal; son potentiel de séduction est immense. Sur le papier, pas grand chose de neuf et, pourtant, miracle, quand vous écoutez leur musique, vous ressentez une fraîcheur irrésistible, comme si ces gamins d’une vingtaine d’années étaient en train d’inventer, sous vos oreilles ébahies, le son du 3ème millénaire. Ils ont sorti fin 2011 un deuxième EP intitulé Paris 2012 qui, s’il était sorti plus tôt, aurait probablement valu à notre capitale les faveurs du Comité Olympique. Deux titres qui dévoilent les multiples facettes de la Femme et imposent encore un peu plus le groupe parmi les grands espoirs de la scène musicale internationale. D’ailleurs, le NME ne s’y est pas trompé en les choisissant parmi les 100 groupes à suivre en 2012. La Femme est déjà l’avenir de l’homme, c’est peut-être aussi l’avenir de la musique française…
3 thoughts on “Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.42 : La Femme”