Il se passe une chose assez folle avec ce blog. Lorsque j’ai commencé, je n’y voyais qu’un exutoire à ma mélomanie obsessionnelle. Je croyais dur comme fer que je lancerais des bouteilles à la mer.
Bref, je veux bien admettre que je ne pas toujours l’air d’être seul dans ma tête mais, ce que j’essaie de te dire, c’est que je pensais ne m’adresser qu’à un lecteur – imaginaire qui plus est – et je découvre, jour après jour, que tu es plusieurs. Avoue que ça fait beaucoup. En certains sont si indisciplinés qu’au lieu de se contenter de lire, m’envoient des tuyaux sur tel ou tel nouvel artiste prétendument révolutionnaire. Tu parles ! La plupart du temps, c’est juste leur petit frère qui vient de se prendre de passion pour la scie musicale. J’en ai les oreilles qui saignent.
Cette fois, c’est différent. Une lectrice bien intentionnée m’envoie un message plein d’aimables circonvolutions pour me recommander – enfin, si j’en ai le temps et, bien évidemment, l’envie, parce que, voyez-vous, elle ne fait jamais ça sauf que là, elle n’a pas pu s’en empêcher – un artiste croisé en chemin et qui, m’explique-t-elle à demi-mots, a rendu la suite du trajet moins anecdotique.
Elle ose croire que j’écouterais ledit artiste – qui ne sait rien des manœuvres de son attachée de presse improvisée – avec la plus grande bienveillance et que, peut-être, la rencontre de sa sensibilité et de la mienne, par son entremise, accouchera de quelques mots de circonstance.
Groundboy, j’ai bien de la chance que Georgia vous ait trouvé. Vous venez, si j’en crois votre biographie, de Montpellier. Et, à l’écoute de votre premier EP, j’ai tout lieu de penser que vous avez été touché par les Trois Grâces. Vous avez grandi au son de la musique de votre père : Dylan, le Velvet, Pink Floyd. Il a bon goût, votre paternel. Le mien préférait ABBA ou Boney M. On choisit pas ses parents.
Ensuite, vous vous faites votre propre culture musicale : rock, trip-hop, electronica, un peu de musique expérimentale. Les horizons s’élargissent. La guitare à la main, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, vous concevez une pop mélancolique sur lit de vibrations électroniques. La bande-son idéale pour flotter par-dessus les toits, toucher les nuages, attraper les rêves ou, simplement, ne rien faire par une belle journée ensoleillée. J’ai fermé les yeux et je n’étais plus vraiment là. Vous irez loin. N’oubliez pas de nous emmener dans vos bagages.