Photo : Barthélémy Vielle |
La vie est une succession de montagnes russes charriant des émotions contradictoires. Un jour, on touche du doigt les étoiles et, le lendemain, on mord la poussière. Entre les deux, il n’y a parfois qu’un fil ténu, presque invisible, qu’on a vite fait de franchir. “La peur est le chemin du côté obscur. La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance”. Il y a quelques mois, par une matinée pluvieuse de novembre, j’ai laissé l’obscurité m’envahir. Par lâcheté, par peur aussi sans doute. Fatigué de faire le grand écart entre mes envies et mes obligations, j’ai tiré le frein à main et allumé les feux de détresse. Je n’ai jamais atteint Besançon. Sur la route détrempée, j’ai pris la première sortie qui s’offrait à moi et j’ai fait demi-tour. Je ne savais même plus si c’était la pluie battante ou l’humidité dans mes yeux qui m’aveuglait, rendant encore plus périlleux le chemin du retour. Et malgré ça, j’enfonçais l’accélérateur. Je voulais me mettre en danger, me sentir vivant. Je suis rentré, je me suis terré chez moi une journée entière, enfoncé sous une couverture, le téléphone éteint. Et puis, le lendemain, je suis reparti comme si de rien n’était, ou presque. La noirceur était toujours là, enfouie, immergée, mais invisible à l’œil nu. Noir Cœur, c’est cette obscurité latente qui sommeille en chacun de nous mais qu’on ne voit pas toujours. Si l’on se figure le cœur comme une chambre noire à travers laquelle nos émotions se projettent en couleur, alors le nom du duo toulousain prend tout son sens.