Ça fait maintenant plus de douze ans que j’habite à Strasbourg et je peux vous affirmer, sans risque de me tromper, que s’il y a bien une chose dont les strasbourgeois sont fiers, c’est de “leur” cathédrale. Faut dire qu’avec leur équipe de foot, ils n’ont pas de quoi pavoiser. Alors, lorsqu’un touriste égaré croise un autochtone, il a toutes les chances de voir son interlocuteur se lancer dans un panégyrique de l’édifice au grès rose. Pour peu qu’il tombe sur un membre de la Confrérie des Adorateurs de la Cathédrale de Strasbourg, sa journée est entièrement flinguée. Imaginez vous un vieillard à tête chenue dont le seul passe-temps consiste à reluquer la moindre gargouille dudit bâtiment et à radoter pendant des heures sur son érection. L’un des rédacteurs de JTLTVTB est, à ses heures perdues, membre de cette secte. C’est un mystère que je ne m’explique pas. Réalise-t-il un reportage en immersion ou est-il est en proie à des penchants moins avouables ? Insensible à ces qu’en-dira-t-on, la flèche de la cathédrale, dans son impudique verticalité, continue de fendre le ciel strasbourgeois. Les nuages en émoi se mettent à mouiller les toits voisins. Les spectateurs de ce ballet indécent se réfugient à l’intérieur, rompant le silence arrogant du lieu. Dans l’effervescence du moment, les corps se frôlent, s’entassent, s’emmêlent. C’est ainsi, traversé de soubresauts inédits, que le chœur de CATHEDRALE se met à battre jusqu’au petit matin.
CATHEDRALE, c’est la solution ultime à la crise des vocations. Le trio parisien dégage suffisamment d’énergie spirituelle et d’aura divine pour remplir les lieux de culte et faire communier tous les fidèles. Unies dans une orgie sonore surnaturelle, les ouailles se laisseront envahir par un crescendo rythmique qui irradiera leur corps et purifiera leur âme. Leurs pieds, leur tête, puis bientôt les autres parties de leur anatomie, se lanceront dans une danse effrénée. Elles crieront au miracle comme ces âmes naufragées, sauvées de la noyade par un prédicateur survolté. Électrisées, électronisées par le déferlement de vagues synthétiques et par les voix qui s’entremêlent, se font écho ou ne font plus qu’une, elles ne sauront plus à quel saint se vouer. La cadence s’accélère, les instruments s’emballent et les cœurs, à l’unisson, explorent leurs limites. Robin fait marcher son petit monde à la baguette. Le chant conquérant de Kevin galvanise les foules tandis qu’Éléonore les charme de sa voix angélique. La musique de CATHEDRALE résiste au choc de simplification. Electro, pop, new wave, elle mélange les différentes chapelles musicales dans un même élan œcuménique. Dit comme ça, ça a l’air casse-gueule mais, dès les premières mesures, ça part en Boulet de Canon Soviétique et, de piste en piste, on comprend que l’édifice bâti par ces trois-là n’est pas prêt de s’écrouler. Entraînant, obsédant, excitant, ce premier EP prouve que Bruno Pelletier était un visionnaire : il est venu, le temps de CATHEDRALE.
Si vous voulez faire durer le plaisir, il y a Durex, mais il y a surtout OYOZIK, le portail de téléchargement gratuit et légal sur lequel vous pouvez télécharger 3 titres offerts par CATHEDRALE