Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep. 101 : Cocovan

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– Comment vous vous appelez ?

– Cocovan.
– Coq au vin ? C’est pas commun comme nom.
– En fait, c’est CO-CO-VAN !
– Ah, j’me disais bien. C’est la faute à ces foutus écouteurs. J’vais finir par devenir complètement sourdingue à  ce train-là… Notez que c’est pas commun, malgré tout.
– Ce serait dommage !
– Plaît-il ?
– Que vous deveniez sourd.
– Ah bon ?
– Je suis chanteuse.
– Vraiment ?
– Oui. Et même que vous alliez faire une chronique sur moi.
– Pour ça, ma ptite dame, faudrait déjà que j’me réveille.
– Vous n’avez pas du tout l’air endormi.
– Vous êtes sûre ?
– Affirmatif, mon capitaine !
– Et ne m’appelez pas capitaine, Coq au Vin. On n’a pas compté les moutons ensemble. Dites moi plutôt en quelle année on est.
– Quelle drôle de question. En 2013, pardi !
– Ouf, c’est bon. Il est encore temps.
– Vous seriez pas un peu frappadingue, vous ? Encore temps pour quoi, d’ailleurs ?
– Dites-moi, Coq à l’âne, vous vous levez tôt ?
– Moui, pourquoi ?
– C’est bien ce qui me semblait.
– Quoi ?
 – J’ai vu l’avenir. Dans mes rêves. Il vous appartient, Cocovan.
– Tiens, vous ne vous êtes pas trompé sur mon nom cette fois.
– C’est que, de là où je viens, il est sur toutes les lèvres. Et puis, c’est joli comme nom, Cocovan !

Ami lecteur, toi qui n’as pas, comme moi, la faculté de voyager dans le temps, toi qui restes irrémédiablement collé dans le présent comme un vieux soulier englué dans du chewing-gum, le nom de Cocovan ne te dit sans doute rien. Pourtant, qu’on écoute son EP Data Image ou qu’on regarde les vidéos qui accompagnent chacun des morceaux, c’est l’avenir de la pop qui nous apparaît. On se trouve irrémédiablement plongé dans un univers unique, futuriste et onirique. Une réalité parallèle que cultive la jeune artiste franco-iranienne. Look défiant l’imagination, osmose parfaite entre le son et l’image, Cocovan est l’incarnation parfaite de ce que doit être la pop au XXIème siècle. Une recherche permanente d’unification entre le fond et la forme. A l’instar de David Bowie ou de Lady Gaga, Cocovan donne naissance à un alter ego qui lui permet à la fois de laisser libre cours à son exubérance et de conserver une part de mystère. Intrigante, insaisissable, elle échappe à toutes les simplifications, à toutes les étiquettes. Plus que de la musique, c’est une véritable vision esthétique qui sous-tend tout son projet. Si on dit que Cocovan fait de la pop électronique, on ne fait qu’effleurer la surface. Chaque titre est un petit trésor de pop inventive et audacieuse que vous vous surprendrez à chantonner à tout moment de la journée. Je suis tellement accro à Roosevelt Hotel que j’ai cherché le numéro pour la réservation. Le pire, c’est que l’effet ne s’estompe même pas après une centaine d’écoutes successives. Je crois même que c’est de mieux en mieux à chaque fois. Comme un mille-feuilles aux multiples facettes dont on découvrirait une à une toutes les saveurs. Arrangements riches et raffinés, mélodies imparables, voix de cristal, production cousue main – avec, aux commandes, Butch Walker (Katy Perry, PINK, …) et le duo français The Monitors – Cocovan est l’artiste à suivre pour au moins les cinquante années à venir. Et dès aujourd’hui, puisqu’elle sort le premier épisode de sa web-série Cocorama qui vous ouvre les portes de son univers.

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