La Femme, n’en déplaise à Mme Lehoux, de Télérama, est une arnaque colossale et une insulte au public qu’elle est supposée cibler…
La Femme… et les mycoses intimes
J’avais pris de bonnes résolutions. Ne plus parler en mal de qui que ce soit. Dormez tranquilles, les Stromaé, Christophe Maé et tous les “Maé” de la Terre. Allez en paix, les Daft Punk. Aiguisez vos canines de lionceaux, les Fauve des beaux quartiers. Je ne parlerai plus de vous, même pas en mal. Voilà ce que je m’apprêtais à vous dire. Si je vous avais croisés, j’aurais juste changé de trottoir. Pas un mot, promis… Et puis, je suis tombé sur cette chronique de Valérie Lehoux, dans Télérama, à propos de La Femme. Et j’ai ri…
Je ne connais pas Mme Lehoux. Une critique musicale bien sous tous rapports, j’imagine ? Qu’elle porte un intérêt manifeste aux mycoses intimes ne devrait pas biaiser notre jugement. Tous les goûts sont dans la nature, comme disent les gens de mauvais goût. Mais qu’elle s’esbaudisse devant le nouveau disque de La Femme, voilà qui dépasse mon entendement. Bien sûr, il n’est pas interdit d’aimer les mélodies mièvres, les textes écrits par des collégiens redoublants et les chanteuses qui chantent avec la main devant la bouche… Mais, que diable, je pensais lire Télérama, pas OK Podium.
Où va le monde ?
La Femme a fait le buzz en 2012. Ils avaient même fait mine de proposer quelque chose d’intéressant. Et puis, ils ont marketé leur buzz en faisant ce qu’on attendait d’eux : de la daube sirupeuse, mal écrite et mal chantée. Bien sûr qu’ils ont le droit de vouloir se faire des thunes au lieu de faire de la bonne musique. Faut-il pour autant les encourager ? “La Femme sort du lot dans son propos”, nous dit Valérie Lehoux. “Subversive et libre”, “le portrait d’une génération qui perd ses illusions”. C’est d’une malhonnêteté intellectuelle crasse. Quoi ? Cette génération est tellement con qu’elle ne mérite pas mieux qu’un groupe qui offre la vacuité pour seul horizon ? Quel mépris !
Parce que oui, La Femme, c’est le vide. Intersidéral. Mystère ? Quel Mystère ? Si La Femme est mystérieuse, c’est à force d’en attendre quelque chose alors qu’il n’y a rien à en tirer. “Le vide est mon prénom” est, de ce point de vue, d’une étonnante lucidité. “Où va le monde ?” mériterait ses galons de chanson la plus ignoble de la décennie. Comme si une discussion de préau faisait une chanson. Alors, à qui profite le crime ? Pourquoi veut-on nous faire passer cette soupe pour une merveille ? Parce que tant que les gamins regardent les Anges de la télé-réalité et qu’ils écoutent La Femme, au moins, ils ne refont pas le monde et les gens comme Mme Lehoux peuvent rester juchés sur leurs petites certitudes.
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