Retour sur l’une des formations les plus barrées que j’ai chroniquées ici. Le Super Best Friends Club tire son nom d’un épisode de South Park, pratique une musique déjantée qui se joue mieux torse nu et doit autant à Huun Huur Tu qu’à Britney Spears. Comprenne qui pourra mais, en tout cas, ils sont géniaux…
Comment le groupe s’est-il formé ?
Max et moi avions l’habitude de prendre des bains ensemble. Et nous jouions dans des groupes aux environs de Londres quand on a su qu’on allait se produire au Royal Festival Hall seulement deux jours avant le concert. Alors, on s’est enfermés avec une bande de potes et on a fait un peu d’euphorie psyché chaotique, désaccordée et bordélique. C’est comme ça qu’on s’est vraiment rencontrés et, ensuite, on a continué.
L’un de vous est prof de yoga ; un autre, réalisateur… Est-ce que Super Best Friends Club est amené à devenir un projet pluridisciplinaire ?
C’est plutôt un groupe de gens curieux. Non seulement pour la musique, le cinéma ou le yoga mais aussi pour tout ce qui peut se passer par ailleurs. L’un est installé dans une communauté dans les prairies brésiliennes, un autre est désormais guérisseur à Hong Kong. Ils finiront tous par revenir mais la formation s’ajuste et se recrée d’elle-même. C’est plus comme un paysage duquel les gens émergent.
D’où vous vient ce nom de Super Best Friends Club ?
C’est venu tout logiquement. Il y a quelque chose de stupide, d’amusant, de naïf et de vrai dans ce nom.
Autour de quoi tourne votre musique ? La liberté ? L’optimisme ?
En premier lieu, autour de la musique, mais la musique se rapporte à quelque chose qui va bien bien au-delà. Je crois que ce qui est excitant dans la musique,c’est qu’elle est plus qu’elle-même, mais seulement si on la laisse d’abord être ce qu’elle est. Et notre musique est adoration, c’est-à-dire prosternation, soumission à quelque chose d’incompréhensible.
J’imagine que ça prendrait des heures pour citer toutes vos influences. Votre biographie fait mention d’un chanteur mongolien dont j’ai oublié le nom et de Britney Spears dont j’oublie volontiers la musique. Quels points communs entre les deux et de quelle manière vous influencent-ils ?
Britney Spears a fait quelques tubes incroyables. Huun Huur Tu et le peuple mongol chantent des chansons qui leur ont été apprises par la nature. Le fait de chanter au-dessus de sa tonalité est censé représenter une personnification du vent qui souffle des montagnes de l’Altaï et à travers les grands lacs de Mongolie. Et donc, pour eux, c’est vraiment pensé comme la chanson de la nature. Pas seulement une imitation ou une représentation mais la chanson que chante la nature. Par contre, ce qu’il y a de commun entre les refrains qui tuent, les jupes courtes et la voix de la nature, je n’en ai pas la moindre idée !
A quoi ressemble un concert du Super Best Friends Club ?
C’est libre. Le mouvement le plus euphorique que j’ai jamais ressenti. Aller, aller, aller, torse nu. Se rendre.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Aimer profondément. Se soumettre à la vie que j’ai. Sortir un deuxième album.
Et en VO :
How did you guys meet and start playing together ?
Me and Max used to have baths together. Then we were all playing in bands around London when we got a gig at the royal festival hall with two days notice so we locked ourselves up with a group of friends and made some riotous out of tune chaotic psych euphoria, which was when we properly met, and from then it was not stop sideways.
One of you is yoga teacher, another is a film-maker… Does it mean that Super Best Friends Club might become a pluridisciplinary project ?
More a group of curious people. Not just into music or film or yoga but whatever is happening. One set up a community in the grasslands of Brazil, one now is a healer in Hong Kong. They all will return but the line up adjusts and re-creates itself. It’s more a landscape for people to emerge within.
Where does the name Super Best Friends Club come from and why did you choose it ?
It made perfect sense, there’s something stupid and playful and naive and true about it.
Whats’ your music about ? Freedom ? Optimism ?
It’s about music firstly, but what music is about is something quite beyond.. beyond beyond…. And i think that’s what’s exciting about music, that it’s more than itself, but only if you just let it be itself first. And our music is worship, which is bowing, giving in to something incomprehensible.
I assume that it would be quite long to name all your influences. I read in your biography that you quoted both a Mongolian throat singer whose name i could not remember and Britney Spears whose music I easily forget. Anything common in those two ? In what way did they influence you ?
Britney Spears did some pretty amazing tunes, Huun Huur Tu and the Mongolian crowd are singing songs that nature taught them. Overtone singing is supposed to come from impersonating the wind that blows down from the altai mountains and across the great lakes of mongolia. And so its thought of as the song of nature. Not just an imitation or representation but the song that nature sings. So, killer hooks, short skirts and the voice of nature. What do they have in common? God,i have no idea!
What’s a Super Best Friends Club show like ?
Free. The most euphoric up motion i ever felt. Go go go bare breasted surrender
What are the next steps for you ?
Love deeply, submission to the life i have, a second album.