Où il est question de poumons vidés, de pièces remplies d’absence, d’un piano solitaire et d’un ami bienveillant…
Elle s’en va et tu as tellement crié que tes poumons se sont vidés. Tu manques d’air, tu suffoques, tous les mots dans ta bouche ont un goût de réchauffé. Elle s’en va et tu la regardes s’éloigner en repensant aux bons moments. Vous étiez beaux, invincibles, immortels jusqu’au bord du précipice.
Elle est partie et, longtemps, tu l’as détestée. Presque autant que tu l’avais chérie. Et puis… le vide. Plus rien que des pièces remplies d’absence et des horloges qui tournent en rond. Du temps et de l’espace à ne savoir qu’en faire.
Partir. S’exiler. Renaître sous une autre forme. Ne pas oublier. Se souvenir, un peu moins violemment à mesure que le temps passe. Rejouer les scènes dans sa tête un million de fois, au ralenti, en accéléré. Se trouver moche, barbare. Parfois. La plupart du temps. Ne plus se donner le beau rôle, quand la colère fait place à autre chose.
Des regrets frappés sur les touches blanches et noires d’un piano aussi solitaire que toi. Des émotions criées en noir sur blanc. Et cette image, comme un leitmotiv : Julia With Blue Jeans On.
Ça fait un moment que je t’écoute, Spencer Krug. J’ai grandi au son de Wolf Parade. Mais je ne t’avais encore jamais entendu me parler avec autant de force. Comme si tu venais me faire des confidences, me murmurer des secrets, me crier tes peines. Je suis là, je t’écoute et c’est un ami que j’entends.
Juste un piano, toi, et moi. Les émotions qui t’animent prennent le chemin le plus court. Sans détour, j’entends ta peine. Je suis une oreille attentionnée, une épaule accueillante, un ami bienveillant. Grâce à toi.