Où il est question de laisser une empreinte, de suivre des pistes invisibles, de changer de forme et de devenir tourbillon…
Je suis ici et ailleurs. Je suis là mais tu ne me vois pas. Je laisse une empreinte, même là où je ne suis pas. Je suis un, je suis deux, je suis une multitude. Je suis plusieurs âmes solitaires qui s’agrègent pour donner de la voix.
Je suis des pistes invisibles au commun des mortels. Je me nourris des histoires de ceux que je croise. J’enfle comme la rumeur. Je suis une onde sonore qui se propage de pays en pays, de continent en continent.
Je n’ai pas de nom ou j’en ai plusieurs. Personne ne connaît mon visage. Je suis tout le monde, je ne suis personne. Je n’ai ni maître ni esclave. Je suis le tigre et le singe, je suis l’oiseau et l’ours. Je change de forme pour échapper à la monotonie d’une existence linéaire. On m’appelle C’mon Tigre.
Je suis né sur les bords de la Méditerranée. J’ai regardé de l’autre côté et, attiré comme un aimant par les légendes africaines, j’ai traversé le miroir. D’autres sont devenus mes alter ego. Nous nous sommes additionnés, multipliés. Nous sommes devenus cette créature changeante que je suis aujourd’hui. Et, à mesure que nous changions, nous sommes devenus grands. De Rabat à Tunis, de San Diego à Bombay, de petite brise estivale, nous sommes devenus tourbillon.
Nous avons navigué cheveux au vent, nous nous sommes laissés porter par le temps et nos envies. Des quatre coins du monde, nous avons ramené des images, des odeurs que nous avons traduites en ondes sonores. Le résultat, une série de 13 cartes postales en couleurs où se mêlent mélodies arabisantes, boîtes à rythme, guitares tortueuses et cuivres enflammés.
Ce métissage de funk, de pop, de jazz, de musiques traditionnelles, nous l’avons appelé Funk Afrobeat World. Nous aurions pu l’appeler autrement mais, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Et, avec ce cocktail de son et d’influences, on chavire de bonheur à chaque seconde.