Creuset de populations et d’influences variées, berceau de la civilisation occidentale, la Méditerranée est un extraordinaire lieu d’échanges et de métissage. C’est à cette source que Grégory Dargent et les membres du collectif L’Assoce Pikante puisent les racines de leur musique. Electrik GEM – Grand Ensemble Méditerranéen – réunit quatorze musiciens d’horizons et de styles différents autour d’un projet qui plonge l’auditeur au cœur d’une métropole cosmopolite, une cité imaginaire où les hurlements de guitares saturées se marient à la complainte acoustique d’instruments traditionnels comme le oud ou le tarhu. On se trouve entraîné dans d’incessantes bifurcations. A l’extrémité d’une ruelle surchargée, on se laissera même charmer par un chœur féminin. L’atmosphère qui émane de Radiopolis Projekt est dense, colorée et jubilatoire. Plus qu’un disque, c’est une ode à l’échange, à la tolérance et à la diversité. On en ressort, des images plein la tête, comme au retour d’un long et passionnant voyage. Dépaysement et choc culturel garantis !
En avril, ne te découvre pas d’un fil, disaient ma grand-mère et les météorologues en panne d’inspiration. Il faut reconnaître qu’ils n’avaient pas tort. Ses pistolets à eau braqués sur nos mines déconfites, Avril, ce farceur, a dû bien rire à nos petits malheurs. Plus d’une fois, j’ai eu envie de lui dire Fuck !, d’empaqueter mon barda et de tailler la route, loin, très loin, dans une de ces contrées où il fait toujours beau. Mais, joignant la flemme à la pensée, je suis resté assis sur mon canapé à regarder tomber la pluie. Quand on n’a pas les moyens de partir, il faut trouver d’autres véhicules. C’est donc en musique, au son de l’Electrik GEM, que je m’envole. Direction la Méditerranée. La mer est là, mais on ne la voit pas. On l’imagine en arrière-plan, derrière les cités bruyantes et chamarrées, les marchés aux mille senteurs et les métropoles grouillantes de vie.