Où il est question de corps qui s’agitent, de danseurs fatigués, des avances d’une brune et d’une obscurité librement consentie…
D’habitude, je ne danse pas. Je préfère observer de loin, un verre à la main, le ballet des corps qui s’agitent. La danse est une affaire sérieuse. Le moindre faux pas, et c’est la disgrâce. Les danseurs doivent être parfaits ou ne pas être.
Cette nuit-là, pourtant, j’avais rejoint sur la piste les danseurs fatigués. Le verre vide et de guerre lasse, j’avais dû succomber aux œillades d’une blonde, aux avances d’une brune. Toujours est-il que, dans le brouillard de mon cerveau, je bougeais en slow motion au rythme de mon ivresse. Des pans entiers de réalité se décollaient des murs. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds. Mais je dansais comme si rien d’autre n’avait d’importance.
Je me souviens très bien qu’à cet instant précis, je n’étais plus relié au monde que par cette chanson qui m’enveloppait corps et âme. Re-glam, c’est le genre de titre infectieux qui vous scotche en moins de deux. Pas de strass, pas de paillettes, mais un groove fiévreux et mélancolique qui vous prend par les tripes et ne vous lâche pas en chemin.
Pour faire (très) court, Glad & The Mox ressemble à un croisement entre Portishead et Amy Winehouse. Quand la voix de soulwoman rageuse de Gwladys Morinière émerge d’une obscurité librement consentie, c’est comme une renaissance. Impossible de résister à ces trois oiseaux de nuit décidés à faire danser les corps beaux. Laissez-vous aller, c’est la seule chose à faire.