Où il est question de gueule de bois, de zombies, de printemps pour tous et de se mettre à poil…
Je me réveille péniblement. J’ai la migraine. Une gueule de bois. Un vieux de goût de ferraille dans la bouche. Je sors de chez moi et je marche comme un zombie. Je croise des policiers, quelques militaires en uniforme, et des dizaines d’autres zombies qui me ressemblent.
Il y a des lendemains qui ne chantent pas, des jours où même la musique est impuissante à me sauver. Parfois, seul le silence… Et puis, le jour d’après, il est temps de réapprendre à vivre et à aimer ça, malgré tout.
“A bitter taste is in the air / The spring is coming as a friend”. C’est par ces mots que commençait Everest, le dernier album studio des Girls in Hawaii. Assez d’hiver. Assez d’obscurité. Je réclame le printemps pour tous.
Les Girls in Hawaii ont, plus que tout autre groupe, cheminé entre l’obscurité à la lumière. Ils ont franchi l’Everest. Ever Rest. Le repos éternel. Et maintenant, Hello Strange. Hello l’étrange. Salut l’étranger. Tous ceux qui les ont déjà vus en concert le savent, avec leurs belles mélodies douces-amères, les Belges ont cette faculté à toucher en plein cœur tout un auditoire, à désarmer ceux qui chercheraient des noises.
Le groupe dégage une sincérité inébranlable, un mélange de force tranquille et de fragilité touchante. Sans artifices, presque débranchées, leurs chansons gagnent encore en immédiateté et en émotion. La fragilité, encore plus palpable, le sentiment qu’ils se sont presque mis à poil devant le public, en n’hésitant pas à apprendre chacun de nouveaux instruments, font de ce Hello Strange un cadeau précieux aux oreilles de leurs fans. Pour les non-initiés, en guise d’introduction, ça fonctionnera aussi très bien puisqu’on y retrouvera et l’esprit et un condensé des trois albums studios du groupe.