Quand Flo Morrissey rencontre Matthew E. White… ou comment naît l’album de reprises qui va vous faire aimer 2017 !
Flo Morrissey et Matthew E. White, une histoire transatlantique
Je ne suis jamais allé aux États-Unis. J’ai failli, une fois. C’était il y a quelques années. J’avais rencontré cette fille, une Floridienne, belle à décrocher la lune. Nous avions parlé de musique, bu quelques verres de vins. Et, soudain, le bruit autour de nous s’est estompé. Nous étions seuls au monde. Juste elle et moi. Nous nous sommes embrassés. Nous avons fait l’amour. Le lendemain, elle rentrait chez elle. Pendant plusieurs mois, nous avons échangé des mots enflammés sur fond de Death Cab for Cutie. Je vivais en décalage horaire dans ma chambre d’étudiant. Je n’ai jamais revu Krista Miller. Ma petite histoire transatlantique est de celles qu’on n’écrira jamais. Elle ne fera pas l’objet d’un disque. Rien à voir avec celle de Flo Morrissey et Matthew E. White.
L’histoire de Flo Morrissey et Matthew E. White commence à l’automne 2015. Lors d’un concert en hommage à Lee Hazlewood, l’Anglaise et l’Américain reprennent en duo une chanson du légendaire songwriter. Et là, quelque chose se passe, de l’ordre du coup de foudre artistique. S’ensuit une correspondance transatlantique régulière jusqu’à ce que l’évidence se fasse jour. De fil en aiguille, les affinités électives dessinent les contours d’un projet qui trouvera son aboutissement dans un album de reprises intitulée Gentlewoman, Ruby Man.
Gentlewoman, Ruby Man : une machine à voyager dans le temps
Courant 2016, Flo traverse l’océan pour rejoindre Matthew. Je l’ai déjà dit, il est impossible de ne pas aimer Flo Morrissey. Vous lui donnez un chant martial, elle le transforme en délicieuse bluette. La petite Anglaise est une sorcière. Pas du genre balai, chaudron et nez crochu. Non, plutôt ma sorcière bien-aimée. Dès qu’elle chante, c’est un enchantement. Ses disques devraient être remboursés par la Sécurité Sociale. Côté américain aussi, on tombe sous le charme. Et, pour sentir la musique, Matthew E. White a du flair. L’alchimie entre les deux artistes est évidente. Leurs perceptions de la musique, complémentaires. En deux semaines, le duo enregistre, chez Matthew, une série de reprises plutôt détonantes.
D’abord, il y a le choix des covers. Les Bee Gees, le Velvet Underground, Frank Ocean, Nino Ferrer, Leonard Cohen, James Blake. Difficile de faire plus éclectique. Pourtant, Flo Morrissey et Matthew E. White assument avec brio leurs grands écarts. Non seulement, ils insufflent à chacune de leurs reprises une fraîcheur régénérante. Mais, en plus, la complicité du binôme et les arrangements de Matthew confèrent à l’ensemble une unité presque inattendue. Si vous aimez les fleurs dans les cheveux et les oiseaux qui chantent dans les barbes, vous adorerez Gentlewoman, Ruby Man. Je sais ce que vous allez me dire. Je suis un hippie qui aurait mal réglé sa machine à voyager dans le temps. Vous avez sûrement raison. Mais, allez, comme je ne vous hais point, je vous invite vivement à vous offrir cette douceur.