Nouvelle coqueluche de la presse musicale hexagonale, Fishbach gagnera probablement une Victoire de la Musique en 2018 avant de sombrer dans un oubli mérité.
Fishbach et les années 80
Vous vous souvenez des années 80 ? Le samedi soir, on attendait fiévreusement le début du Top 50. Marc Toesca nous appelait “les p’tits clous” et on s’enfonçait dans le canapé. Suspense insoutenable : qui allait enfin détrôner Les démons de minuit ? Le reste de la semaine, on essayait d’oublier. On se défonçait à la colle Cléopâtre et on se saoulait au Tang. Fishbach n’était pas encore née.
La nostalgie est un sentiment étrange. Comme une drogue, elle bousille le cerveau, altère les perceptions et fait prendre des vessies pour des lanternes. Elle est d’autant plus nocive quand elle porte sur une époque qu’on n’a pas connue. Alors, comme un culte imbécile, elle grandit à l’écart de toute réalité, forçant ses adeptes à vénérer des idoles de pacotille. Fishbach est née en 1991 mais elle souffre d’une nostalgie incurable des années 80. A tel point qu’elle vient de sortir, en 2017, une compilation en hommage à la décennie maudite.
Un cauchemar 80’s monté en pin’s
Vous aimez le kitsch et la ringardise ? A ta merci est fait pour vous. Imaginez un cauchemar où vous seriez enfermé à double tour dans une pièce remplie de claviers aux sonorités eighties. Une voix, manifestement atteinte d’un trouble de la personnalité, se prend pour Mylène Farmer ou se pique de ressusciter Catherine Ringer. Quand vous vous dites que ça ne peut pas être pire, la voix, toujours aussi affectée, convoque Julie Piétri. Vous l’aviez oubliée, celle-là ? Pas Fishbach, visiblement !
Évidemment, le “phénomène” Fishbach est monté en pin’s par tous les médias bienpensants, des Inrocks à Télérama (sous la plume de l’inénarrable Valérie Lehoux), qui feignent de n’avoir jamais rien entendu d’aussi grandiose. D’ailleurs, je mets ma main à couper que Fishbach raflera la Victoire de la Musique 2018 de la “Révélation de l’année”. Vous reprendrez bien encore un peu de soupe ?
Que Fishbach prospère sur l’inculture d’une foule nourrie aux niaiseries commerciales, je peux le concevoir. Mais la complaisance des dictateurs du bon goût à son égard me laisse pantois. Comment peut-on crier au génie devant une “chanteuse” souffrant d’un tel manque d’incarnation ? Textes sans intérêt, mélodies surannées, arrangements obsolètes, chant prétentieux, titres pompeux et pseudo-intellectualisants (Invisible Désintégration de l’univers, sérieusement ?)… J’y pense et puis j’oublie !
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3 thoughts on “J’ai écouté, j’ai pas aimé : Fishbach – A ta merci”