Où il est question de coudes serrés, de liberté chérie,de rêve enfumé et de pur-sang qui se cabre…
Mercredi, rouge sang. Jeudi, nuages chargés de larmes. Pas un jour pour rattraper l’autre. La semaine dernière, plus rien n’était sacré. Les cœurs avaient cessé de battre et même la musique n’y pouvait rien.
Certains ont crié. D’autres se sont terrés dans le silence. Et puis, petit à petit, la ville, le pays, se sont réanimés. Les coudes se sont serrés, les semelles ont battu le pavé. Nous en voulions, encore un peu plus, de cette liberté chérie, qui délie les langues et fait glisser les crayons sur les feuilles de papier.
Parce que je veux croire en des jours meilleurs, parce que la musique recouvre de couleurs les heures sombres, parce que, quoi qu’il advienne, la vie, ce n’est jamais que de la musique plus ou moins bien arrangée, ce soir, c’est un autre jeudi et j’écoute Holy Thursday.
Je ne sais pas qui ils sont, ni d’où ils viennent précisément. Ils préfèrent laisser planer le mystère et c’est très bien comme ça. Leur musique se passe volontiers de papiers d’identité ou de cartes géographiques. Elle est d’ici et d’ailleurs, de ce monde et de l’autre aussi, parfois.
Libres, vagabondes, métamorphes, surréalistes comme un trip en technicolor, douces comme un rêve enfumé puis, l’instant d’après, rétives comme un pur-sang qui se cabre, les deux pépites psychédéliques par lesquelles Holy Thursday se dévoile à nous n’ont pas fini de hanter nos subconscients.