Ce n’est pas un secret pour toi, fidèle lecteur. J’adore découvrir, un peu avant les autres, les trésors musicaux encore cachés aux oreilles du monde. Ce penchant vire parfois à l’obsession. Il n’est pas rare qu’après une intense session de défrichage, j’arrive au boulot le lendemain matin avec des valises sous les yeux et une farouche tendance à piquer du nez sur mon clavier. Ces petits désagréments ne sont cependant rien à côté des orgasmes mélomaniaques que me procure une belle rencontre. C’est avec une frénésie sans égale que j’avais découvert en 2008 un jeune groupe appelé Fanfarlo qui venait de sortir un brillant premier album intitulé Reservoir. Plus d’un an avant la sortie française, je m’étais procuré le disque auprès du groupe et le faisais tourner en boucle dans mon lecteur. Eussé-je déjà eu l’idée de créer un blog à l’époque que vous auriez soupé du Fanfarlo jusqu’à épuisement. Et voilà qu’aujourd’hui (ou, du moins, le 28 février prochain), Fanfarlo revient avec une solide réputation et un nouvel album, Rooms Filled with Light. Imaginez un peu mon degré d’excitation et de fébrilité. Heureusement que NPR a eu la bonne idée de proposer l’écoute intégrale de l’album à cette adresse.
Joie et bonheur que ce deuxième opus. Tout ce qui m’avait séduit dans Reservoir est de nouveau à l’œuvre ici : arrangements somptueux, harmonies des voix masculine et féminine, élégance des compositions. Ce qui frappe surtout chez Fanfarlo, c’est cette capacité de séduction immédiate qui habite chacun des morceaux. Il se dégage de leur musique une impression de chaleur qui enveloppe l’auditeur et provoque un sentiment puissant d’addiction. Il en est de Fanfarlo comme du chant des sirènes. Dès que vous commencez à les écouter, vous tombez sous leur charme irrésistible. La sensibilité exacerbée et le torrent d’émotions véhiculés par leur musique se trouvent encore décuplés sur Rooms Filled with Light et le mérite en est d’autant plus grand que les structures des chansons sont souvent plus audacieuses que sur Reservoir. Sur ce second album, la bande à Simon Balthazar n’a pas hésité à aller explorer de nouvelles contrées, mélangeant arrangements de cordes classieux et sonorités plus synthétiques. Certes, c’est dans l’air du temps, me direz-vous. Encore faut-il être capable de le faire avec élégance. D’entrée de jeu, Fanfarlo annonce la couleur et emporte la mise. Replicate est le reflet parfait de cet état d’esprit plus aventureux. Celui d’un groupe qui, loin de camper sur ses acquis, a su se remettre en question pour mieux avancer. Ils ont peut-être un peu perdu en immédiateté ce qu’ils ont gagné en expérimentation mais chaque nouvelle écoute apporte un éclairage nouveau à un ensemble de haute volée. Avec Rooms Filled with Light, Fanfarlo a assurément franchi un nouveau palier et s’offre une place de choix sur la scène indé actuelle. Nul doute que Rooms Filled with Light fera partie de mes favoris de l’année 2012…
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