On est d’accord. Pas d’accord. Tu parles. Je ne t’écoute pas. Tu ne dis plus rien. Tu fais la tête. On s’embrasse. On s’engueule. On s’aime. Un peu. beaucoup. A la folie.
Ma femme fait la tête parce que je lui dis que j’aime bien la robe de sa sœur. Mon fils me dit qu’il ne m’aime plus parce que sa maman est triste. Mon patron me pourrit la vie parce que je ne lui rapporte pas assez d’argent. Et moi, je fais la gueule parce que je voudrais terminer cette putain de chronique sur un putain de groupe de la mort qui tue. Je vous le dis, la vie, c’est du grand-guignol.
On s’entretue, on s’entremêle. On se déchire. On se réconcilie. La vie, c’est comme les montagnes russes. Le tonnerre gronde. Le soleil brille. Ambiance électrique. La vie, c’est comme le nouvel album d’Ava Luna, Electric Balloon. A moins que ce ne soit l’inverse.
La force de leur nouvel album, c’est justement de faire tenir ensemble toutes leurs aspirations. Passé de sept à cinq – et non de 5 à 7 – depuis l’année précédente, le groupe semble avoir enfin trouvé un mode de fonctionnement qui permet l’épanouissement de chacun. Carlos Hernandez laisse davantage d’espace à ses acolytes. Felicia Douglass et Becca Kauffman le suppléent tour à tour au chant, créant un nouvel équilibre. Alors que les titres chantés par Hernandez sont volontiers nerveux, électriques, frénétiques, des morceaux plus calmes, comme PRPL, ou définitivement étranges, comme Sears Roebuck M&Ms, offrent de salutaires moments de répit.
Non, décidément, Ava Luna n’est pas un groupe comme les autres. Vous les détesterez ou vous les adorerez mais il y a peu de chances qu’ils vous laissent indifférent.