Où il est question de dents qui rayent le parquet, de vilain petit canard, de couchers de soleil sur l’océan et d’énergie cosmique…
Il y a longtemps que je ne supporte plus les réunions de famille. Peut-être que c’est juste moi mais, je n’y peux rien, à chaque fois, c’est la même chose : j’ai l’impression qu’ils me regardent comme si j’étais un patient, allongé sur une table d’opération, comme si, après un rapide compte à rebours, ils allaient se mettre à farfouiller dans mes entrailles.
Pour l’instant, ils jubilent, dégoulinent d’autosatisfaction, prennent de haut ceux qui n’ont pas le bon goût de penser comme eux. Entendez-les pérorer, regardez leurs sourires entendus. S’ils aperçoivent dans la foule un individu qui ne leur ressemble pas, c’est le branle-bas de combat. La meute se met à aboyer, prête à déchiqueter l’intrus.
L’intrus, justement, c’est moi. Pour mon plus grand malheur, j’aime ce qui est beau, ce qui n’a pas de valeur marchande, ce qui ne rapporte rien d’autre que du réconfort ou du plaisir : le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, les couchers de soleil sur l’océan, les coquillages, les vagues qui se fracassent sur les rochers.
Sur son nouvel album, Akashaalay, c’est une évidence : la musique de Low Leaf, c’est bien plus que du son. De la harpe, du piano, de la guitare, des beats, des frontières abolies entre l’organique et l’électronique, la musique comme véhicule spirituel, la démarche de Low Leaf interpelle et séduit dans sa capacité de se régénérer en permanence tout en préservant l’authenticité. Akashaalay s’affirme dès les premières écoutes comme l’un des albums les plus créatifs de ces derniers mois et Low Leaf comme une artiste singulière, indépendante et libre. Une cure d’amour et d’énergie cosmique assurément salutaire…